Indignation face au drapeau taliban à Berlin : les vétérans exigent l’arrêt !
Les talibans envisagent de hisser leur drapeau à l'ambassade de Berlin. Cela a suscité de vives critiques de la part des anciens combattants et des politiciens.

Indignation face au drapeau taliban à Berlin : les vétérans exigent l’arrêt !
Le débat sur l'ambassade afghane à Berlin prend actuellement une tournure explosive. Le gouvernement taliban aurait l’intention de hisser son drapeau devant l’ambassade de Grunewald. Cette annonce a non seulement suscité l’indignation des anciens combattants, mais a également provoqué de vives réactions politiques. Robert Müller, militaire de carrière et vétéran, a exprimé son indignation face à ce projet car il s'est battu contre les talibans. Il décrit l’idée que le drapeau taliban puisse flotter à Berlin comme inimaginable et insultante pour les anciens combattants qui se sont battus pour la liberté de l’Afghanistan. Un rapport final d’une commission d’enquête a également montré que beaucoup de choses ont mal tourné lorsque la Bundeswehr s’est retirée d’Afghanistan en 2021, ce qui alimente encore davantage le débat sur les talibans.
Le ministère des Affaires étrangères n’a pas encore connaissance de projets concrets visant à hisser le drapeau des talibans. Il souligne que le drapeau noir-rouge-vert doit continuer à flotter devant l'ambassade. La Convention de Vienne sur les relations diplomatiques permet à un pays de faire flotter son drapeau à la résidence de l'ambassadeur. Cependant, l’Allemagne ne dispose d’aucune base légale pour empêcher un État souverain d’utiliser ses symboles nationaux. Le drapeau de la République islamique d'Afghanistan, nom officiel du pays jusqu'à l'arrivée au pouvoir des talibans, flotte actuellement à l'ambassade.
Réactions et accusations politiques
Les projets des talibans ont également atteint le Bundestag. Les députés de l’AfD et de Die Linke expriment de véhémentes critiques. Le député AfD Gerold Otten parle d’une « normalisation de l’islam radical » et qualifie l’affaire de « réquisitoire diplomatique ». Cansu Özdemir, du Parti de gauche, décrit le lever du drapeau taliban comme une honte politique et morale. Müller et Özdemir appellent le gouvernement fédéral à empêcher que le drapeau soit hissé. Müller estime que les hommes politiques ne lui accordent pas suffisamment d'attention, surtout après le retrait brutal de la Bundeswehr.
Les talibans affirment avoir repris la plupart de leurs missions à l’étranger et nommé des ambassadeurs dans des pays comme la Russie, la Chine et les Émirats arabes unis. L'Allemagne ne reconnaît pas officiellement le gouvernement taliban, mais a accrédité deux fonctionnaires consulaires nommés pour prendre en charge les consulats de Bonn et de Berlin. Tandis que le gouvernement fédéral poursuit ses discussions techniques avec les talibans, il envisage d’accélérer les expulsions de ressortissants afghans. Depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en août 2021, deux vols d’expulsion depuis l’Allemagne ont déjà eu lieu.
Tension entre aide humanitaire et situation des droits humains
La situation humanitaire en Afghanistan reste catastrophique. Selon les estimations actuelles, 22,9 millions de personnes dépendent de l’aide internationale, tandis que 10 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire. En outre, des rapports montrent que les talibans suppriment systématiquement les droits des femmes et que les filles âgées de douze ans et plus n'ont pas accès à l'école. Les organisations de défense des droits de l'homme critiquent les expulsions effectuées par le gouvernement fédéral comme une violation du droit international, d'autant plus qu'elles se déroulent souvent dans des conditions douteuses.
Dans le contexte de ces développements, la question se pose de savoir comment l’Allemagne et d’autres pays européens réagiront à l’avenir face au gouvernement taliban. De nombreux gouvernements, dont l’Allemagne, ont commencé à normaliser lentement leurs relations avec les talibans, tandis que la communauté internationale s’inquiète de la situation des droits humains en Afghanistan. La Russie est devenue le premier État à reconnaître officiellement le gouvernement taliban.
Le débat en cours à Berlin sur le drapeau taliban reflète non seulement la complexité de la politique étrangère allemande, mais soulève également des questions fondamentales sur la moralité et l’éthique des relations avec un régime dont le bilan en matière de droits humains est épouvantable.